Point sur les Marchés financiers

Actions

Après deux années de surperformance, la croissance américaine converge vers celle du reste du monde.

  • Les dépenses des entreprises sont faibles, l’inflation est modeste et les coûts du travail augmentent, entraînant une pression baissière sur les marges des entreprises. Tout cela plaide en faveur d’une croissance molle aux USA.
  • En signant une loi en faveur des manifestants pro-démocratie à Hong Kong, Donald Trump s’est attiré les foudres du pouvoir chinois. Les accords commerciaux entre Chine et USA pourrait être repoussés après les élections US de 2020.
  • Les USA vont rétablir les droits de douane de 25 % sur l’acier et 10 % sur l’aluminium en provenance du Brésil et de l’Argentine, (tweet lundi dernier) en riposte à la « dévaluation massive de leurs monnaies ».
  • D. Trump souhaite taxer les importations de produits français dans le domaine du Luxe, du vin et des cosmétiques en réponse à l’instauration de la taxe GAFA.

Dans cet environnement, les entreprises capables d’augmenter leurs prix sans perdre de parts de marché auront un avantage considérable par rapport à leurs concurrents, car cette capacité de « Pricing Power » leur permettra de protéger leurs marges contre les chocs exogènes et à stabiliser leurs revenus.

La croissance chinoise semble se stabiliser autour de 6%. La confiance des chefs d’entreprises s’est récemment améliorée de manière inattendue, tant dans les services que dans le secteur manufacturier. Le PMI manufacturier de novembre est ainsi passé de 49,3 à 50,2, dépassant le seuil des 50 pour la première fois en sept mois.

En Europe, la croissance du PIB se stabilise également, mais à un faible niveau (0,5% – 1% annualisé). Le PMI Markit manufacturier s’est légèrement amélioré en novembre. Le chômage allemand a aussi chuté de manière inattendue (-16k en novembre).

D’importantes mesures de relance budgétaire ont été annoncées au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Pays Bas et au Japon (environ 1 à 1,5% du PIB pour le UK et le Japon) ce qui permettrait de soutenir la croissance grâce à l’investissement.

Au Japon, les rachats d’actions annoncés et réalisés ont augmenté et dépassent maintenant ceux des entreprises européennes. La distribution de dividendes a également augmenté, la stratégie « retour aux actionnaires » semble dominer.

Obligations

Les taux des principales obligations d’Etats se stabilisent sur des niveaux proches de 0 en Europe et de 2% aux USA.

Bund 10 ans : -0,33% / OAT 10ans : -0,06% / T-Bond : 1,77%

Le discours de la FED semble indiquer une pause de la politique accommodante jusqu’au 2eme trimestre 2020.

Les politiques de taux bas incitent les pays de la zone Euro disposant d’une marge de manœuvre en matière de finances publiques (Allemagne, pays nordiques) à emprunter pour faire de la relance budgétaire, investir dans les infrastructures, la transition écologique et ainsi maintenir la croissance.

Christine Lagarde et Ursula von der Leyen souhaitent orienter les investissements des pays européens vers les secteurs de l’infrastructure et de la transition écologique. La BCE pourrait mettre en place un QE destiné aux entreprises de ces secteurs et ainsi augmenter le flux vers ces entreprises et alimenter la performance des fonds.

  • Les fonds investis dans la thématique « infrastructure » devraient surperformer en raison des politiques de relance. Le financement des états dans les projets assure une visibilité de quelques années pour les acteurs du marché)

Vigilance : Le compartiment high yield US (haut rendement) n’a pas suivi le mouvement des marchés actions ces dernières semaines. Après avoir marqué un sommet en juin, le tracker HYG qui suit l’évolution du high yield américain, a ensuite consolidé mais n’a pas réussi à imprimer de nouveaux sommets, contrairement à l’indice actions SP500. Pendant que certains investisseurs continuaient à courir après la performance sur les actions américaines, d’autres commençaient à ne plus acheter de dette à risque d’entreprises américaines, notamment face à la dégradation de la croissance et de certains résultats d’entreprises. C’est le signe d’une défiance grandissante de certains investisseurs sur la dette corporate à risques.