Calcul par points, bonus/malus… le fonctionnement des régimes complémentaires diffère de celui du régime général des retraites.
Après avoir abordé le sujet du calcul de la retraite de base précédemment, intéressons-nous maintenant au calcul de la retraite complémentaire. Ce régime obligatoire, qui est géré par une caisse de retraite complémentaire dépendant de votre statut, vient s’ajouter à la retraite de base. Explications.
Vous avez dit retraite complémentaire ?
Comme son nom l’indique, la retraite complémentaire vient compléter la pension versée par le régime général. Particularité par rapport à la retraite de base, la retraite complémentaire est un régime fonctionnant par points, et non par trimestres. Tout au long de votre carrière, des cotisations sont prélevées et versées aux caisses de retraite complémentaire. Des cotisations qui vous donnent donc droit à des points retraite. En pratique, il existe de nombreuses caisses de retraite complémentaire : l’Agirc-Arrco pour les salariés du privé, l’Ircantec pour les salariés du public, la Cipav ou la Cnavpl pour les professions libérales réglementées ou encore la Cnav pour les artisans et les commerçants.
La formule de calcul
La retraite complémentaire est basée sur un système de points. Ainsi, pour calculer le montant de sa pension de retraite, il suffit de multiplier le nombre de points acquis par la valeur du point en vigueur au moment du départ à la retraite. Pour connaître le nombre de points cumulés, il convient de se référer à son relevé de carrière. Relevé accessible directement en ligne sur le site du gestionnaire de retraite. Prenons l’exemple d’un salarié du secteur privé, donc dépendant du régime de l’Agirc-Arrco, qui a cumulé 4 000 points en 2022. La valeur du point est fixée à 1,2841 € depuis le 1er novembre 2021.
Le montant annuel brut de sa retraite complémentaire correspondra à 5 136,40 € (4 000 x 1,2841 €).
Un bonus/malus appliqué à la pension
Une pension de retraite complémentaire n’est versée pleinement que si l’intéressé peut justifier d’une retraite de base au taux maximal de 50 % (taux plein). Si tel n’est pas le cas, la pension de retraite complémentaire sera, à l’instar du régime de base, réduite par l’application de coefficients d’abattement spécifiques au régime complémentaire. En outre, d’autres règles particulières peuvent être appliquées selon les régimes. Par exemple, dans le régime de l’Agirc-Arrco, un dispositif de minoration/majoration temporaire s’applique au montant de la retraite complémentaire de certains assurés. Ce dispositif ayant pour but d’encourager la poursuite de l’activité au-delà de l’âge auquel les conditions sont remplies pour obtenir sa retraite à taux plein. Dans ce cadre, une minoration de 10 % pendant 3 ans s’applique au montant de la retraite complémentaire de l’assuré. La retraite cessant d’être minorée au plus tard lorsque le retraité atteint l’âge de 67 ans. En revanche, lorsque l’assuré demande à prendre sa retraite 1 an après la date à laquelle il remplit les conditions de la retraite à taux plein au régime de base, la minoration ne s’applique pas et l’assuré obtient la totalité de sa retraite complémentaire. Et si l’assuré demande à bénéficier de sa retraite complémentaire 2 ans ou plus après la date à laquelle il remplit les conditions de la retraite de base à taux plein, il bénéficie d’une majoration de sa retraite complémentaire pendant 1 an (10 % s’il décale son départ de 2 ans, 20 % s’il décale de 3 ans…).
Améliorer sa retraite avec le PER
Les régimes de retraite obligatoires et complémentaires ne permettent malheureusement pas de compenser entièrement la perte de revenus subie lors du départ en retraite. Pour conserver un niveau de vie confortable, il est donc essentiel d’épargner au fil du temps. Pour cela, il peut être intéressant de souscrire un Plan d’épargne retraite (PER). Ce véhicule d’investissement présente plusieurs avantages. Tout d’abord, vous pouvez déduire de votre revenu imposable ou professionnel, dans la limite d’un plafond global, les cotisations que vous versez sur votre PER. Ensuite, au moment de votre départ en retraite, vous avez le choix de percevoir les sommes épargnées sous la forme d’un capital ou d’une rente viagère.
En outre, vous pouvez choisir la façon dont est investie votre épargne : fonds en euros et/ou unités de compte. Et pour vous aider dans la conduite de votre épargne retraite, une gestion à horizon peut vous être proposée. Concrètement, il s’agit d’un mécanisme qui consiste à réaliser des arbitrages automatiques des unités de compte (qui ne sont pas garanties en capital) vers des actifs à faible risque (fonds en euros, par exemple), autrement dit à sécuriser la position au fur et à mesure que vous vous approchez de l’âge de départ à la retraite.
Enfin, en cas de décès, vous pouvez, grâce à la clause bénéficiaire, transmettre vos capitaux à la personne ou aux personnes de votre choix.
Vous le voyez, les règles de calcul de la retraite peuvent être nombreuses et complexes. C’est la raison pour laquelle il faut, pour bien préparer son départ en retraite, faire preuve d’anticipation et s’attacher à réaliser un bilan complet. Notre équipe se tient à votre disposition pour évoquer ensemble ce sujet majeur. N’hésitez pas à nous contacter !